(f) and love is a temple, love the higher law

♣ PRÉNOM + NOM (AVATAR SOUHAITÉ)

(c) cabriolets.
EN COUPLE ♦ DANSEUSE PROFESSIONNELLE ♦ AGE DU PERSONNAGE

♣ personnalité & particularités
On dit qu'on se souvient toujours du premier jour où on a rencontré celle qu'on aime: moi, je fais apparemment exception à cette parole. La première fois que j'ai rencontré Léonie, il me semble que j'étais bien trop ivre pour pouvoir marcher correctement ou pour réciter avec facilité l'alphabet. Tout est vague et flou, de cette soirée-là, mais je parviens tout de même à la revoir, elle avec ses longs cheveux, son regard froid et ses traits fins, sa façon de rire aux éclats en me voyant vomir un peu partout dans les toilettes sauf dans le trône, et puis ses mains froides contre mon front afin d'éviter que je tombe contre le carrelage de la salle de bain. L'alcool a toujours été pratique pour se rapprocher des autres, croyez-le ou non.

Et puis je l'ai revu. Elle et ses manières détestables, elle et son rire méprisant qui me donne envie de piquer une terrible colère. Sa façon de tourner sur elle-même lorsqu'elle porte une robe, parce qu'elle trouve ça harmonieux. Son envie de toujours me rabaisser parce que je ne serai qu'un Dom Juan répugnant. Son désir de jouer avec moi qui m'a toujours rendu fou, fou de plaisir et d'amour. Finalement, son air froid et distant envers moi s'est petit à petit dissout.

Deux mois d'amour. Et j'ai merdé. Et je l'ai trompé. Et puis elle m'a quitté. Elle et son caractère atypique, son caractère insaisissable et sa manière de m'aimer et de me haïr au plus haut point au même temps sont partis. Je crois que même cinq années plus tard, ça me fait toujours mal.

♣ relation
Quel est le lien qui unit vos personnages ?
CINQ ANNÉES AUPARAVANT, A CAMBRIDGE.

« Et puis je suis désolé, encore une fois. Tu sais que ce n'est pas mon genre de dire et de penser ce genre de choses, et pourtant là, je te le dis honnêtement. Je m'en veux et je ne veux pas que ça change notre relation. »
Elle ne dit rien, et son silence me laisse perplexe: d'ailleurs, je sens que mon corps se met légèrement à trembler et je préfère alors cacher ma faiblesse en serrant mes poings avec force pour arrêter cet ébranlement. Elle est assise sur le bord de mon lit, sa tête est baissée, et je payerai à cet instant précis pour qu'elle relève sa tête pour deviner sa réaction. Un ange passe. Et ne pouvant plus supporter ce mutisme de sa part, je commence à ouvrir la bouche pour lui demander de me parler, mais à peine ai-je prononcé une syllabe qu'elle me coupe.
« Oh non, ne parle pas. Je ne veux pas t'entendre, je te jure que je ne veux pas que tu prononces le moindre mot, tu en as déjà trop dit, tu en as déjà trop fait. J'en reviens pas putain, Rohan, du culot que tu as. »

Si ce n'était pas cette fille devant moi, je lui aurais déjà claqué la porte au nez. Si ce n'était pas cette fille pour qui j'ai des sentiments, je n'aurais pas ressenti cette culpabilité quand je l'ai trompé. Oui, si ce n'était pas elle, je ne serais pas en face d'elle, à m'excuser de mon erreur, à mettre ma fierté de côté. Alors je me mets à genoux devant elle, je tente de prendre ses mains qu'elle repousse, et en voulant retenter un geste affectif, elle me gifle de toutes ses forces puis elle me pousse pour me laisser tomber sur la moquette de ma chambre. Pourtant, je ne veux pas rester seul dans ma chute et j'attrape alors son bras, et elle se retrouve sur moi. Je peux enfin voir son visage, et je me rends compte que je n'aurais pas préféré le voir: il est envahi de larmes, de haine, de colère et je le vois bien, que quelque chose s'est brisé en elle. Et puis je me rends compte que chez moi aussi, quelque chose s'est brisé en la voyant ainsi, si faible et si effondrée, mais jamais je ne pourrai lui admettre.

Alors que je tente de la prendre dans mes bras pour la consoler, pour lui prouver que je suis là pour elle malgré mon égarement, elle se met à frapper mon torse puis elle se relève pour faire son sac, tout en reprenant ses affaires qu'elle laissait toujours ici. Ne pouvant la laisser partir, je me dirige vers la porte de ma chambre pour nous enfermer à clé tandis que je jette celle-ci par la fenêtre: au moins, je sais que de la sorte, nous ne partirons qu'une fois cette conversation terminée. Elle ne tente pas de briser la porte en deux, elle sait pertinemment que son pauvre mètre soixante et ses quarante deux kilos ne pourront rien faire contre ce bois. Elle se met à marcher rapidement dans ma chambre, probablement à la recherche d'une solution, tandis que moi, je pose contre un mur.

« Arrête de marcher comme ça, ça a le don de me stresser. »
« Et putain, tu oses me dire ça? J'ai l'impression que tout te dépasse Rohan, que tu es au-dessus de tout et que tu ne te rends pas compte. »
« Si, je sais que j'ai fait une erreur, et je regrette. Je m'en veux Léonie, terriblement, et je ne veux pas te perdre, sincèrement. C'est la première fois que je dis ça à une fille, tu sais. »
« Et c'est la première fois qu'un homme me fait autant de mal. »

J'ai toujours été trop impulsif. J'ai toujours voulu tout briser sur mon passage lorsque je n'avais pas raison, ou lorsque que quelque chose me contrariait. Alors ma main devient incontrôlable et frappe avec force ma commode, ce qui laisse échapper un cri chez Léonie. Elle se met finalement à sangloter, alors que je voyais bien qu'elle tentait de retenir ses larmes: ne pouvant supporter la voir ainsi, je commence à m'approcher d'elle.
« Ne m'approche pas. Ce n'est pas que je t'en veux Rohan, ce n'est pas que tu as fait une erreur, c'est que tu m'as trahie. Purement. Simplement. Tu m'avais promis de ne plus être ce coureur de jupons pour moi, tu m'avais promis que tu serais différent avec moi. T'es qu'un menteur. Un putain de menteur que je déteste. »

Ses mots s'enchaînent et agissent comme des aiguilles qui vont directement dans mon cœur. Pourtant, elle ne se rend pas compte qu'elle m'a rendu différent, qu'à cause d'elle je suis tombé amoureux, que je suis devenu faible. Je ne dis rien, je reste au point mort, au milieu de ma chambre, c'est comme si elle avait appuyé sur le bouton off de mon corps et que je ne pourrais plus jamais avancer. J'entends finalement ma sœur frapper nerveusement contre ma porte en hurlant pour savoir ce qui se passe ici: puis, elle parvient à ouvrir la porte grâce à sa clé à elle, similaire à la mienne.

Alors Léonie avance vers la porte sans me regarder. Et je n'ose pas me retourner pour la regarder s'en aller. J'entends ses lèvres toucher la joue de ma sœur en guise d'adieu, et finalement elle ferme avec rancœur la porte de ma chambre. « Elle est partie, Rohan. » déclare mon petit amour tout en se glissant devant moi et en me serrant dans ses bras.

Léonie est partie. Alors Robin et moi nous nous retrouvons seuls. Désespérément seuls.