INDIE ✄ a long time ago, we used to be friends

« Quelle étrange machine que l'être humain un assemblage de réglages, de cadrants et de signaux dont nous ne pouvons déchiffrer qu'une petite partie. Et encore sans doute, de façon très imprécise. »

Une seconde, une simple seconde. Qu'est-ce que c'est ? Rien, ce n'est qu'un soixantième de minute, une poussière dans l'infinie en soit mais, pourtant une seconde peut changer votre vie à jamais. Il ne faut qu'une petite seconde pour prononcer le « oui » qui vous unira à jamais avec quelqu'un lors d'un mariage, il ne faut qu'une seconde également pour prendre la mauvaise décision, une seconde trop tard & vous voilà mort parce que vous auriez dû appuyer juste un peu plus tôt sur le frein pour éviter de vous prendre cette autre voiture sur la route. Une seconde en soit ce n'est rien, c'est juste une seconde, un grain de sable dans un sablier seulement une seconde en réalité c'est tout, c'est ce qui peut faire tout basculer d'un côté ou d'un autre. Il n'a fallu d'ailleurs qu'une seconde pour que ma vie change complètement. J'avais enfin réussit à devenir quelqu'un, vous voyez, pas ce génie pur et dur que j'ai été durant les dix-huit premières années de ma vie, finit la coupe complètement ridicule, finit ancienne vie, j'avais évolué. La chenille a la capacité extraordinaire de pouvoir créer un cocon autour d'elle à la fin de sa vie en tant que chenille a proprement dit, c'est durement ce temps où elle reste enfermée dans son cocon qu'elle change & se métamorphose pour devenir papillon, alors & seulement alors elle prend son envole, commençant une nouvelle vie. La nature est magnifique car, elle reflète exactement l'existence humaine par des actes qui semblent bien plus beaux quand on le voit accomplit par une créature que lorsque nous le faisons nous même. Tout simplement parce que nous ne nous rendons pas compte de notre évolution, il faut que l'on regarde dans le passé pour remarquer qu'il y a eu changement.

Inspirant une grande bouffée d'air, je laissais mes poumons s'emplir de cette odeur de vieux livres qui régnait dans cette grande pièce qu'était ma bibliothèque, c'était vraiment mon endroit préféré dans la maison, imaginez-vous une pièce remplie de livres, des livres partout, sur chaque mur, sur la table, rangeaient par type puis par ordre alphabétique. Il n'y a rien à dire, c'est réellement l'endroit où je pourrais passer des heures entières. Cependant, j'avais déjà lu la plus grande partie de ces livres et cette soif de nouveauté me pénétra. Il était temps d'agrandir la collection, sortant rapidement de la pièce, je partis de chez moi sans plus attendre. Il était toujours bizarre de me retrouver face à Point Place en sortant de chez moi, j'étais encore trop habitué à la vie londonienne que j'avais mené durant les quatre dernières années. Il fallait cependant que je m'habitues de nouveau à ici, mon nouveau chez moi après que j'ai hérité de toutes les affaires de mes parents morts deux mois plus tôt dans un accident de voiture. Voilà la véritable raison de mon retour ici. Mais, ne pleurez pas sur mon sort, ne pensez pas : « oh mais, quel pauvre garçon. Il a perdu ses parents. » Oui, ils sont morts mais, nous ne pouvons pas non plus dire que nous étions spécialement proche. A partir du moment où mes professeurs ont remarqués que j'avais un Q.I supérieur à la moyenne & que j'ai commencé à sauter des classes, arrivant bien plus vite que prévu au lycée, ils ont arrêté de me considérer comme un enfant, préférant me voir dès l'âge de 9 ans comme un adulte en devenir. Alors voilà, j'étais seul parce que les gens du lycée se moquaient de moi & mes parents pensaient qu'il valait mieux que je me débrouille pour grandir plus vite sois-disant. Alors me voilà marchant dans Point Place, allant à la librairie où j'ai passé une grande partie de mon enfance & de mon adolescence, revoyant chaque endroit où je suis passé, les dernières choses faites avant de partir. En quatre ans les choses ont changés bien sûr, un peu mais, la ville est restée la même, seul trois ou quatre nouveaux bâtiments ont fait leurs apparitions, puis certains magasins en ont remplacés d'autres. Point Place est resté Point Place, en faite. Un petit sourire aux lèvres, j'observais la devanture de la librairie, elle par contre n'avait pas changé, poussant la porte je retrouvais la même odeur de vieux livres qui parfumé ma bibliothèque. C'était un plaisir de revenir ici, bien sûr ça ne valait pas l'immense bibliothèque de Oxford, cependant c'était déjà ça et puis il y avait aussi cet étrange sentiment, les gens avaient eu jusque-là beaucoup de mal à me reconnaître, c'était plaisant. Ils avaient oubliés le vieux Elliott Donovan mais, avaient encore plus de mal à accepter le fait qu'il n'avait plus rien à voir avec ce dont ils se rappelaient de lui. Ce sentiment de renouveau, de tout recommencer à zéro comme si votre ardoise avait été effacé. Flânant dans les allées de livres, je regardais les différents livres. Lu, lu, lu, pas lu, lu, lu, pas intéressant. Attrapant les livres qui avaient l'air intéressant, une pile se forma rapidement. Je m'assis à la première table de libre pour regarder mes dernières trouvailles, les survolant derechef pour faire une sélection rapide. Relevant la tête au bout d'une bonne demi-heure, il ne restait plus que trois livres sur les 20 du début. Et à l'accueil venant d'entrer, se trouvait ma voisine, nous nous étions aperçus trois ou quatre fois ces deux derniers mois mais, jamais un mot, ni une parole. Il était possible qu'elle ne m'ait pas reconnu, moi je l'avais reconnu, elle n'avait pas changé en tout cas. Souriant, je me levais avec les livres qui ne serviraient à rien & alla les reposer avant de me diriger à mon tour à l'accueil pour aller saluer la vieille femme, toujours fidèle à son poste, me retrouvant alors juste à côté de Indie.

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→ Un jeu de crétin ? Peut-être bien, mais c’était notre jeu !

Qui ne connaissait pas autrui ne pouvait totalement cerner son opposé. Et bien que juger les autres demeure plus simple que de reconnaitre ses tords, il ne fallait pas en oublier les réalités de nos erreurs. Un sonnet de Pétrarque, un vent de Verlaine pour annoncer un temps moroses et humide. Douces lueurs pour un vent d’octobre dévastateur, le temps au dehors laissait les étudiants tous sur leur fins de vacances qui ne tarderait guère à arriver. Prostrée à la fenêtre du troisième étage de l‘université de la ville, la jeune O’hara tendait à achever la lecture de son énième ouvrage littéraire français - à savoir Candide - qui malgré ses nombreuses lectures redondantes ne la lassait guère. Visage de pensive pour bouille angélique, l’universitaire en archéologie s’apprêtait à tourner une énième page de son manuscrit lorsqu’une appellation coutumière et mélodique vint le sortir de ses réflexions philosophiques. Pour autant cette voix fut pour elle un réveil afin de la sortir de sa songerie passagère, un peu trop habituelle ces derniers temps. Après tout, elle fallait tout de même qu’elle trouve un peu de temps pour sa personne, elle qui bossait un peu trop depuis un bon bout de temps. Seulement, elle préférait se reposer et prendre du bon au travers des ouvrages d’antan et français. A cette pensée, elle esquissa un léger rire consciente de son changement en quelques années. « Indianna, tu viens avec nous cette après midi on se fait une sortie entre amis avec les anciens membres du lycée ! ». L’interpella sa camarade d’un air enthousiaste et encourageant. Se retournant derechef tout en rangeant son bouquin dans son sac à bandoulière, la blonde se joignit à dans sa marche et répliqua d’une voix désolée. « Je vais devoir renoncer à vos projets pour aujourd’hui, j’ai du travail à la librairie ! ». Son amie la pris par le bras et la réprimanda. « Tu ne peux pas lui passer un coup de fil ? Et lui dire que quelques choses d’importants s’est produit ?! Allez viens ça sera marrant ! ». Serrant ses lèvres en une ligne mince, la mystérieuse secoua péjorativement le visage. Elle ne pouvait aucunement laisser son boulot aux oubliettes même l’espace de quelques heures. Elle y tenait énormément et encore plus depuis l’annonce fracassante qui concernait son frère. Leur génitrice commune ne voulant rien savoir de la maladie de son fils ainé, Indianna faisait de son mieux pour le soulager que cela soit pour le moral ou encore au sujet des frais médicaux. Son père lui avait pourtant proposé son aide financière, mais elle avait catégoriquement refusée afin de ne pas inquiéter son paternel davantage. « Impossible, et on verra cela une autre fois si tu veux ? ». La brune soupira une énième fois vivement déçue par le comportement de sa connaissance d’antan. L’américaine recula de quelques pas et poursuivit vivement sa marche jusqu’au parking piéton des étudiants de l’université afin de pouvoir récupérer son vélo, son moyen de transport de toujours. Depuis son accident, il y a de cela quelques années maintenant, elle avait bien du mal à monter à l’intérieur d’une voiture, une phobie qu’elle devrait mettre bientôt de coté si elle comptait partir de la ville. Pédalant à une vitesse tranquille et calme, sa chevelure d’un blond vénitien dansant dans la brise automnale, elle portait un regard attentif sur l’environnement qui l’entourait toujours aussi prudente. Le chemin pour se rendre au centre ville n’étant pas si long, elle arriva rapidement au petit commerce qui formait l’ange de la rue : soit la librairie. Un endroit où elle passait beaucoup de temps depuis quelques années. Indianna descendit du véhicule à deux roues et l’accrocha comme à son habitude au réverbère faisant face à bibliothèque. Elle poussa doucement la porte et s’aventura un peu plus à l’intérieur de la boutique où elle reçut les salutations joyeuses de sa patronne. « Indie, bonjour ma belle ! Tu arrives un peu en avance, comme toujours je dirais. ». « Oui j’ai finis les cours un peu plus tôt cet après midi. ». La O’hara s’accouda légèrement au comptoir sans pour autant remarquer la présence du jeune homme, elle était bien trop centré sur l’attention de la vieille érudit. Cette dernière répliqua d’ailleurs. « Il y a un arrivage de livres derrière ma grande, tu pourrais les archiver dans les rayons ? Inutile de compter sur Aaron, il est maladroit ce jeune ! ». « Pas de problème, je m'en occupe. ».Rigolant timidement à la réplique de la patronne des lieux, Indie tourna très légèrement le regard sur le coté et repéra derechef son voisin. La personne qu’elle tentait au mieux de ne pas croiser sur son chemin depuis deux bon mois. Jusque là, elle y était parvenue et elle comptait bien continuer. Dès lors, elle baissa doucement son visage angélique et le contourna comme si de rien était en se dirigeant vers l’arrière boutique, afin de se mettre au travail sans plus tarder. Elle n’osait pas le moins du monde se retourner pour apercevoir son visage si différent de celui d’autrefois. Il ne restait plus qu’a prier pour qu’il ne l’ait pas reconnue.

A peine un regard, lèvres scellées, elle s'en allait déjà à ses occupations, enfin plutôt aux occupations que lui avait donné cette chère bibliothécaire. Toujours fidèle au poste malgré les nombreuses années, cela faisait quoi … une dizaine d'année qu'elle travaillait ici, connaissant chaque livre qui s'y trouvait ainsi que leur place. Les fiches qui devaient l'aider dans cette tâche au cas où sa mémoire aurait une faiblesse ? Elles devaient être pleine de poussière, cette femme était passionnée par son travail tout simplement. En tout cas, ma chère voisine avait disparu au fond, probablement dans la réserve ou dans les rayons, elle m'avait évité tout simplement, il était assez drôle de le remarquer sachant ce qu'elle avait pu dire de moi avant, oui ma mémoire est comme une réaction chimique, rien n'est perdu, tout est conservé & se transforme à la seule différence que rien ne se transforme dans mon cas. M'accoudant sur le bureau de l'accueil, j'observais la bibliothécaire s'activer pour ranger les différents papiers, il fallu plusieurs minutes avant qu'elle ne se rende compte de ma présence, petit regard interrogateur, moment d'hésitation. Pourquoi me regarde-t-il comme ça ? Non, faites que je n'ai pas une feuille de salade coincé entre les dents. Un sourire en coin se plaça sur mon visage. « Que puis-je faire pour vous jeune homme ? » Même après des journées passaient ici, travaillant le soir après les cours, le week-end & durant les vacances scolaires, voilà qu'elle aussi m'avait oublié, je laissais un petit rire s'échapper la laissant encore plus perplexe. « Bonjour madame, je sais que ça fait longtemps mais, je suis Elliott Donovan. » Deux secondes de réflexion, le regard qui s'illumine, c'est bon elle se rappelle de moi. Elle aussi rigole, ça fait si longtemps que nous ne nous étions pas vu, que nous n'avions plus eu de longues discussions sur les derniers livres arrivaient ici. Sourire, embrassade, elle avait était comme une grand-mère pour moi, petit rire gêné. Et nous voilà de nouveau dans une grande conversation pour savoir ce qui s'était passé les quatre dernières années à Point Place, s'excusant pour le décès de mes parents, je balayais ses excuses d'un revers de la main pour qu'elle me raconte plutôt ce qui s'était passé ici depuis mon départ. Les potins s'enchaînaient, quoi tu n'étais pas au courant ? Les Johnson ont acheter une grande propriété pour leur fille, elle va se marier avec ce garçon. Oh ils sont si mignons ensemble. Oui, elle était au courant de tout ce qui pouvait se passer dans cette petite ville. « Désolé d'interrompre la conversation mais, il me faudrait un livre sur la biographie de Niels Bohr & un autre sur l'histoire de la Hollande, la tulipomanie plus précisément. » Regard rapide vers les fiches puis non, la poussière leur va à ravir, cependant il faut tout de même lui laisser quelques secondes de réflexion, la bibliothèque n'a beau pas être immense elle regorge de livre en tout genre. « Niels Bohr doit être au fond, près de Einstein. Pour la Hollande, il doit y avoir quelque chose sur la tulipomanie mais, c'est sûrement dans la réserve. Je te fais confiance pour aller regarder là-bas comme un grand. » Dernières bonnes paroles & voilà que je me retrouvais de nouveau dans les différents rayons, cherchant Bohr & en même temps vérifiant si ma chère voisine ne se trouvait pas par-là. Malheureusement le seul livre sur Bohr présent était peu intéressant, pas assez complet en tout cas. Poussant la porte de la réserve quelques secondes plus tard je me retrouvais devant celle que je cherchais, enfin pas à proprement parlé puisque ce que je cherchais c'était les livres mais, devant celle qui avait disparu plusieurs minutes auparavant. « Bonjour. » Souriant, j'observais la pièce qui n'avait absolument pas changé si ce n'est qu'elle était un tout petit peu plus remplie qu'autre fois. « Je ne fais que passer, je cherche un livre sur Niels Bohr & un autre sur l'histoire de la Hollande, une idée ? » En temps normal, les clients n'avaient pas le droit de venir ici mais, je n'avais pas fait attention à ce détail, n'attendant pas vraiment de réponse de la part d'Indianna, je commençais déjà à regarder les livres qui se trouvaient à côté de moi dans l'espoir qu'il se trouverait ici. Bohr pourrait être en effet un très bon exemple pour les jeunes physiciens qui n'aimaient pas la manière d'enseigner traditionnel & leur permettrait ainsi de voir plus loin que les cours mais, la physique en général.

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Lorsqu’elle était devant un bouquin, il était rare de ne pas la voir sans ses lunettes de vue, et lorsqu’elle était plongée en pleine lecture, il n’en demeurait pas moins qu’elle était la plupart du temps concentrée sur les moindres mots. Et lorsqu’elle était en plein travail, il n’était pas évident de la sortir de ses attentions intérieures. Pour autant, la présence soudaine et imprévue de son voisin d’enfance la mettait dans une posture qu’elle n’appréciait pas vraiment intérieurement. Elle se souvient encore de leur première rencontre, connaissance de voisinage, échange amical, premiers sourires adressés, premières œillades de sympathie et de compréhension commune. Une époque qu’elle regrette pas mal avec le temps, car au fond d’elle-même cette période lui manquait dans ses vestiges antérieurs et révolus désormais. Alors qu’elle se dirigeait d’un pas tranquille vers l’arrière boutique qui abritait et la réserve et les nouveaux arrivages, la jeune américaine souffla de soulagement en fuyant cette ambiance qu’elle c’était elle-même créée en toute réalité. Elle poussa la porte de la dernière salle et posa son sac en bandoulière sur un énième carton remplit qui obstruait un peu plus la petite réserve de la librairie. Cette dernière était emplit de poussière malgré les travaux récents pour tenter d’améliorer un peu plus le confort des clients et l’apparence décorative du commerce. Cependant la patronne des lieux tenait tellement à son « usure » d’antan qu’elle avait encore ronchonné contre l’architecte. En y repensant de manière plutôt vague, Indianna se mit à rire pour elle-même. La O’hara ouvrit les boutons de sa veste d’automne rouge et s’abaissa un peu sur ses genoux pour regarder l’étiquette qui était collée sur l’un des nombreux cartons blancs. A la vision de l’intitulé elle haussa un sourcil, encore des bouquins sur Bohr en commande, la clientèle semblait réellement apprécier cette autobiographie. Elle se pencha légèrement sur le coté pour repérer l’ouverture du carton et ouvrit ce dernier lorsque la porte de la réserve claqua légèrement en un bruit sourd. Satané porte toute rouillée ! Bien qu’elle fût quelques peu surprise, il n’en demeurait pas moins qu’elle connaissait ce bruit par cœur depuis deux années. Toujours accroupit, elle poursuivait sa tâche à sortir les livres lorsqu’une voix retentit alors en salutation simple et polie. « Bonjour. ». Dès lors, elle reporta ses yeux marron sur son interlocuteur, qui reprit de plus belle. « Je ne fais que passer, je cherche un livre sur Niels Bohr & un autre sur l'histoire de la Hollande, une idée ? ». Elle fronça les sourcils en toute discrétion de façon calme et répliqua d’une intonation neutre et calme. « Euh salut … je suppose que si vous êtes entré dans la réserve c’est que vous connaissez bien Wanda ?! ». Derechef, elle se leva doucement et le contourna de façon à se retrouver en face de l’étagère où le jeune homme cherchait ses trouvailles encore non empruntées. La situation était tendue pour la blondinette qui avait bien dû mal à se mettre en face de son voisin d’enfance et de le saluer de manière naturelle. Il y a de l’eau qui avait coulée sous les ponts depuis, quatre années après tout c’était pas mal au compteur. Sur ce coup là, Indie préférait tout simplement ignorer qu’ils se connaissaient réellement. Avec tout ce temps il avait dû l’oublier, et occulter pas mal de choses et ce n’est pas elle qui pourrait le blâmer. Cependant alors qu’elle cherchait l’ouvrage sur l’histoire de la Hollande en relation avec la demande qu’il attendait avec tant de précision, l’universitaire en archéologie ne put s’empêcher une petite œillade de curiosité envers son camarade de jeu lors de l’âge de l’innocence. Il avait troqué ses lunettes de vue pour un regard sombre et intense, et son physique était sans doute à l’apogée de la perfection pour certains. Attrapant vite fait le bouquin sur la Hollande, elle le fit le tour de la vieille étagère en bois et lui tendit le livre tout en prenant soin de ne pas croiser son regard. « Voila le bouquin sur l’histoire de la Hollande et pour Bohr … ». Elle s’agenouilla quelques peu et saisit les nouveaux arrivages de ce cher Niels Bohr qu’elle avait ouvert quelques minutes auparavant. Elle se redressa de nouveau et se tourna en poursuivant. « ... le voici, c'est l'un des plus complets. Les bouquins viennent d’arriver ce matin donc il faudra juste dire à Wanda qu’elle le note en moins dans l’inventaire. ». Elle lui tendit le énième ouvrage concernant ce cher physicien danois, tandis qu’elle le considérait d’un mince sourire aux commissures de ses lèvres. Indianna s’agenouilla de nouveau afin de sortir le reste des manuscrits sous réserve, maudissant ce jour d’automne pour se trouver dans une telle posture.

« Euh salut … je suppose que si vous êtes entré dans la réserve c’est que vous connaissez bien Wanda ?! » C'est vrai, la réserve était interdite aux clients habituelles, il faut dire qu'il s'agissait de la caverne d'Alibaba pour toutes personnes appréciant la littérature, et quand je dis littérature je ne parle pas d'un simple livre à l'eau de rose, non je parle de la littérature en général, des livres anciens, sur l'histoire de la ville également. Non cette réserve est vraiment un endroit unique, en plus de servir de lieu de stockage des bouquins qui arrivent. Légèrement gêné, je me disais que j'aurais peut-être dû le préciser en rentrant. « Oui oui, j'ai travaillé ici pendant plusieurs années. Wanda est une grande amie. » Rigolant, je prolongeais mes recherches en compagnie de la jeune femme qui ne semblait pas me reconnaître, légèrement blessé dans mon orgueil, j'inspectais chaque livre en face de moi sur les étagères géantes, cherchant désespérant ce livre sur la tulipomanie, j'étais persuadé d'en avoir déjà vu un ici, non il y en avait un ici pas que sur l'histoire de la Hollande. Il devait se trouver au fond, près d'un ancien exemplaire des Fleurs du Mal de Baudelaire. Cependant Indianna avait déjà rapidement cherché & avait trouvé un livre sur l'histoire de la Hollande, évitant mon regard elle s'agenouilla près de moi pour regarder dans une pile de carton. « Voila le bouquin sur l’histoire de la Hollande et pour Bohr … » La remerciant d'un rapide merci & j'attrapais le livre qu'elle me tendait quelques secondes plus tard. « ... le voici, c'est l'un des plus complets. Les bouquins viennent d’arriver ce matin donc il faudra juste dire à Wanda qu’elle le note en moins dans l’inventaire. » Gardant les deux livres dans les mains, je la regardais me faire un petit sourire avant de continuer à faire son travail comme si j'avais déjà disparu. Posant celui sur la Hollande dans un coin sachant pertinemment que j'allais le reposer pour prendre un juste sur la tulipomanie, je regardais celui de Bohr pour voir s'il était vraiment aussi complète que ce qu'elle venait de m'affirmer. Mais, surtout si elle contenait la fameuse anecdote que l'on attribuait à Bohr même s'il ne s'agissait que d'une légende urbaine qui avait attribué à Niels Bohr récemment. Prolongeant ma lecture durant plusieurs minutes pour feuilleter ce livre, un silence de maître régnait dans la pièce, puis fermant le livre subitement & fortement, interrompant ce silence, je rigolais. « Oui, ce livre est parfait & très complet. Merci, il va être très utile, je dirais à Wanda que je l'ai prit tout à l'heure. » Je reposais le livre sur le côté pour récupérer celui sur la Hollande. Le tenant d'une main, j'attrapais l'échelle en métal de l'autre & la déposais à l'autre bout de la salle avant de m'exprimer avec une voix assez clair pour être entendu par la jeune femme même si la salle résonnait suffisamment pour que je n'ai pas besoin de parler fort pour qu'elle m'entende. « Le livre sur la Hollande est pas mal mais, celui qui m'intéresse doit être par-là. Sur la tulipomanie, il doit être … Hum juste là, il n'a pas bougé depuis tout ce temps. » En effet il n'avait pas bougé d'un iota depuis la dernière fois que je l'avais vu. « Durant la moitié du 17° siècle, un bulbe de tulipe valait aussi cher qu'une maison en Hollande, c'est fou quand même ce que la spéculation a pu faire. » Le vieux livre dans les mains, j'enlevais d'une main la poussière qui se trouvait dessus avant, de remettre en place l'échelle ainsi que le livre qu'elle m'avait donné. « Désolé, tu t'en moques probablement. » Rigolant un & gardant ce sourire sur mes lèvres je revins vers elle, elle était toujours dans les cartons, m'abaissant également pour être à ça hauteur, je repris. « Au faite, encore désolé ça va sûrement te semblait bizarre mais, bon … Je suis Elliott Donovan, on était voisin quand on était petit. Je sais pas si tu te rappels. » Même s'il semblait bien qu'elle ne se rappelait plus de qui j'étais, en tout cas avec cette simple phrase, j'espérais ne pas la mettre mal à l'aise après tout même si j'espérais qu'elle ne se rappelait plus de moi je me rappelais parfaitement de ces moqueries me concernant quand j'étais adolescent. Seulement, les gens changent alors j'essaye de faire comme si elle n'avait rien dit.

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Les remords qu’elle pouvait ressentir se bousculaient en masse dans son esprit, telle une image d’un brouillard épais et humide à souhait. Elle aimait à croire que tout pouvait s’oublier à force de temps, un répit qu’elle s’accordait de temps en temps histoire de souffler dans sa propre vie. Indianna avait eu les paroles lourdes envers le jeune homme qui autrefois demeurait encore son ami d’enfance, son camarade de jeux et de secrets également. Des paroles qui pouvaient encore se faire entendre au bout du compte. Toujours accroupit et le regard clair plongé dans l’océan de manuscrit encore sous cartons, l’’américaine continuait sa tache tout en prêtant attention aux dires de sa connaissance d’antan. « Le livre sur la Hollande est pas mal mais, celui qui m'intéresse doit être par-là. Sur la tulipomanie, il doit être … Hum juste là, il n'a pas bougé depuis tout ce temps. Durant la moitié du 17° siècle, un bulbe de tulipe valait aussi cher qu'une maison en Hollande, c'est fou quand même ce que la spéculation a pu faire. ». Contrairement à ce qu’il pouvait croire pour lui-même, la douce tenait à écouter ce qu’il disait, après tout en tant qu’universitaire en archéologie une infime part de sa curiosité prenait intérieurement le dessus. Elle sourit derechef constatant de ces propres oreilles que l’apport intellectuel de son camarade n’avait pas faiblit au fil ardu du temps. Une caractéristique qu’elle avait toujours appréciée, même lors de leur première rencontre alors qu’il venait d’emménager aux abords des maisons voisines. Elle l’entendit rigoler et une fois de plus il répliqua. « Désolé, tu t'en moques probablement. ». La jeune américaine secoua négativement la tête tout en lui en répondant d’une voix peu forte. « Non pas du tout, c’est étonnant de voir que quelqu’un se passionne pour la tulipomanie, mise à part ceux qui se passionne pour la physique ou encore d’autres matières. ». La blonde concentrait davantage son regard sur les bouquins qu’elle sortait un à un du carton. Elle ne savait pas du tout où la mènerait cette journée, mais en un sens jusque là il ne semblait pas la voir reconnue. Une aubaine qu’elle remerciait au fin fond de ses propres pensées. Quelques secondes plus tard, elle fouillait les poches de sa veste d’automne rouge à la recherche d’un stylo afin de marquer combien contenait le premier carton. Une fois le stylo feutre en main, elle sentit la présence du jeune homme à son coté. Ce dernier en effet était abaisser à la même hauteur qu’elle et la fixait de manière calme et polie. « Au faite, encore désolé ça va sûrement te semblait bizarre mais, bon … Je suis Elliott Donovan, on était voisin quand on était petit. Je sais pas si tu te rappels. ». Derechef, Indianna posa ses prunelles écorce sur le visage avenant de son interlocuteur. Il l’avait « coincé » en la reconnaissant. A vrai dire elle n’avait pas réellement changée, si ce n’est qu’elle avait quelques années de plus au compteur de l’existence. Si Elliott l’avait reconnu, elle ne pouvait pas non plus lui mentir à son tour, après tout elle lui devait cela. Avalant avec une discrétion légère le chat qu’elle avait dans la gorge, la libraire répliqua d’un ton doux. « Non ce n’est pas bizarre, puisque pour être honnête avec toi … Je t’ai reconnu tout de suite. Cela peut paraitre idiot mais la dernière fois que l’on s’est vu, nos rapports n’étaient pas vraiment au beau fixe et je comprend … ». Elle se surprit à déverser toutes ses paroles qu’elle pensait depuis un bon moment déjà. Elle esquissa un malheureux sourire aux commissures des lèvres faute de mieux, et se redressa de toute sa hauteur une petite pile de livres dans les bras. « Je pensais que tu ne m’aurais pas reconnu et je me suis trompée. Enfin bref, sache que je suis désolée si autrefois ou par le passé je t’ai peiné, vraiment … ». Elle le considéra d’un énième sourire nerveux, et se retourna dos à lui pour poser les bouquins arrivés sur l’étagère de la réserve. Elle soupira d’un air tendu, et se demandait sur qu’il pensait à ce moment précis.

» Le magnifique scénario d'Indie (a)
» INDIE ➝ i can't live in the past and drown myself in memories.
» INDIE ❀ wild child, full of grace.
» It's time to ...